19 février 2014

De l'éloge du silence...

Enfants - illustration La Vie selon L./Lucie Paris-Legret 

Monsieur le ministre de l’Enseignement,

Vous ne pouvez plus ignorer ce fait. Des enfants sont redonnés de force à leurs parents, et ce toutes les six semaines environs - j’ai vérifié, l’exercice est d’une régularité impeccable -. Vous osez fermer leurs lieux d’incarcération en toute impunité, les relâchant dans la nature pour des durées - fort heureusement - déterminées.
Il ne s’agit plus, monsieur le ministre, d’un malheureux jour dans la semaine, auquel nous nous étions, tant bien que mal, habituées. Il s’agit cette fois-ci de choses plus graves, de semaines entières, voire de mois entiers. Ne me prenez pas pour une gourdasse, monsieur le ministre, je me suis renseignée sur cette bizarrerie - surtout lorsque lundi matin j’ai eu beau gratter aux porte du pénitencier sans que celles-ci ne s’ouvrent -. Vos services ont eu le culot de baptiser ce dégazage intempestif de VACANCES SCOLAIRES.
Pour éviter la révolte des géniteurs, vous avez tenté de brouiller les pistes en relâchant cette population de raccourcis sur pattes, région par région. Ainsi une génitrice assaillie par sa marmaille en Ile-de-France ne trouvera aucun appuie d’une congénère bretonne, cette dernière bénéficiant encore de sa tranquillité pendant que l’autre non. Vos services, encore vos services, - ils sont futés vos services - appellent cela le regroupement par zone. Bien vu, monsieur le ministre ! La révolte est tuée dans l’œuf.

Permettez-moi, monsieur le ministre, de vous poser une question : avez-vous déjà entendu parler de la pénibilité sonore domestique ? Vous savez ces problèmes de cris intempestifs, ces grognements et ces plaintes lancinantes qu’émettent les plus jeunes d’entre-nous, en dehors de leur milieu naturel : l’école.
Eh bien, les vacances scolaires ont cette aptitude inégalable à augmenter la pénibilité sonore domestique et à la rendre quasi permanente !
Ce constat ne vous atteint pas monsieur le ministre ? Vous pensez sûrement que c’est un sous problème, la pénibilité sonore domestique ? Détrompez-vous monsieur le ministre.
Une hausse générale du niveau sonore dans un foyer provoque dans un premier lieu un agacement des géniteurs qu’ils matérialisent également par des cris. Si ces derniers vivent dans un immeuble, bing ! à coup sûr, vous êtes bons pour la révolte du voisinage. Et seules les âmes les plus averties peuvent imaginer les dérapages les plus funestes d’une querelle entre voisins. Le coup de fusil étant le plus probable. D’autres victimes des vacances scolaires ressentent une immense fatigue. Une prise de dopants est souvent constatée dans ces foyers, les plus nerveux en sont même aux antidépresseurs. Et bing ! Encore un coup dur pour la Sécu parce que pour 15 jours d’affilés, ce n’est pas une toute petite pilule qui est ingurgitée, ce sont des tubes entiers. Vous rendez vous bien compte monsieur le ministre de l’ampleur de la catastrophe ?
Et si ce n’était que ça… D’autres pathologies plus graves ont été observées : la fuite parentale (surtout un drame masculin, allez savoir pourquoi monsieur le ministre !) et le divorce.

Monsieur le ministre, plutôt que de réformer la semaine de 4 jours, penchez-vous sur l’épineux problème des vacances scolaires et abolissez-les ! En plus, vous créez des emplois.

Signé le collectif - fictif - ABLVSPLTDP (A bas les vacances scolaires pour la tranquillité des parents) !

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